Le roi du Maroc
Le Maroc est une monarchie constitutionnelle d'un type un peu spécial. Le roi appelle le premier ministre, est le suprême commandant de l'armée, et nomme directement, peu importe le résultat des éléctions, le ministre de l'intérieur, celui des affaires extérieures et celui des affaires religieuses. Il est aussi, selon la Constitution, le commandeur des croyant et sa personne est "sacrée".
Tout cela donne l'impression d'une monarchie traditionnelle héritée de la nuit des temps. Mais ce n'est pas si simple. Avant la colonisation, le roi n'était pas roi, il était sultan. Et son empire n'avait pas de frontières fixes. D'ailleurs aujourd'hui non plus. Il avait l'allégeance de grandes tribus arabes ou berbères, urbaines ou rurales, qui parfois payaient l'impôt, parfois se rebellaient.
Cela pour dire que ce sont les nationalistes marocains qui ont "inventé" le marocain, dans les années 1920-1930, après l'arrivée des Français. Le berbère de l'Atlas est marocain, le berbère du Rif est marocain, l'arabe-andalou est marocain, le juif est marocain, même le maure est marocain.
Ce sont aussi les nationalistes marocains qui ont "inventé" la royauté. Il ont transformé le sultan en roi du Maroc.
Le souverain, assez content de cette proposition, a commencé a revendiquer l'indépendance. Du coup les français l'ont exilé. Jamais un exil n'a été une meilleure garantie de légitimité. A son retour, Youssef était devenu Mohammed V roi du Maroc.
Aujourd'hui sur le trône règne Mohammed VI, petit-fils du no V. Mais le Palais joue un rôle bien ambigu. Non content que son peuple lui ait créé un pays, il joue aux échec avec l'ensemble de l'Etat. Il poursuit son intérêt - garder le maximum de pouvoir possible - tout en jouant la carte de la démocratisation. Les indépendentistes, qui partagent avec le roi les sources de légitimité de l'Etat, sont moribonds en tant que parti politique, après s'être fait laminés par le roi précédent, Hassan II.
Aujourd'hui le Maroc a trois tabous: l'unité territoriale (la question du Sahara occidental), la sacralité du roi, et l'homosexualité présumée de Mohammed VI.
(Et j'espère que la BOLICE marocaine va s'énerver un peu, ça me fera des lecteurs en plus.)
Tout cela donne l'impression d'une monarchie traditionnelle héritée de la nuit des temps. Mais ce n'est pas si simple. Avant la colonisation, le roi n'était pas roi, il était sultan. Et son empire n'avait pas de frontières fixes. D'ailleurs aujourd'hui non plus. Il avait l'allégeance de grandes tribus arabes ou berbères, urbaines ou rurales, qui parfois payaient l'impôt, parfois se rebellaient.
Cela pour dire que ce sont les nationalistes marocains qui ont "inventé" le marocain, dans les années 1920-1930, après l'arrivée des Français. Le berbère de l'Atlas est marocain, le berbère du Rif est marocain, l'arabe-andalou est marocain, le juif est marocain, même le maure est marocain.
Ce sont aussi les nationalistes marocains qui ont "inventé" la royauté. Il ont transformé le sultan en roi du Maroc.
Le souverain, assez content de cette proposition, a commencé a revendiquer l'indépendance. Du coup les français l'ont exilé. Jamais un exil n'a été une meilleure garantie de légitimité. A son retour, Youssef était devenu Mohammed V roi du Maroc.
Aujourd'hui sur le trône règne Mohammed VI, petit-fils du no V. Mais le Palais joue un rôle bien ambigu. Non content que son peuple lui ait créé un pays, il joue aux échec avec l'ensemble de l'Etat. Il poursuit son intérêt - garder le maximum de pouvoir possible - tout en jouant la carte de la démocratisation. Les indépendentistes, qui partagent avec le roi les sources de légitimité de l'Etat, sont moribonds en tant que parti politique, après s'être fait laminés par le roi précédent, Hassan II.
Aujourd'hui le Maroc a trois tabous: l'unité territoriale (la question du Sahara occidental), la sacralité du roi, et l'homosexualité présumée de Mohammed VI.
(Et j'espère que la BOLICE marocaine va s'énerver un peu, ça me fera des lecteurs en plus.)
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