Pornographie
TLF: 1769 «celui qui écrit sur la prostitution» (RESTIF DE LA BRETONNE, Le Pornographe)
Selon wikipedia, c'est à l'époque de la Réforme et de la Contre-Réforme que l'on situe la distinction occidentale entre ce qui serait « érotique » (le nu artistique, par exemple) et ce qui serait « pornographique », c’est-à-dire illicite et condamné à la clandestinité (même si ce ne sont pas les termes employés à l’époque classique). La contrainte exercée sur les mœurs fait donc à ce moment de la pornographie un exercice de liberté et de subversion.
C’est le cas notamment en France avec l’apparition d’une littérature libertine au XVIIIe siècle avec des auteurs aussi différents que Diderot (Les Bijoux indiscrets, 1748), Crébillon fils (Le sopha, Les Égarements du cœur et de l’esprit), Fougeret de Monbron (Margot la ravaudeuse), et bien d’autres auteurs aujourd’hui oubliés. Les œuvres du Marquis de Sade constituent l’aboutissement extrême et singulier de cette littérature.
Exercice de liberté née au siècle des Lumières, la pornographie est donc reliée à l'encyclopédie par son auteur, Diderot. En outre la littérature libertine explose littéralement au XVIIIe, et joue un rôle fondamental dans la circulation de nouvelles idées et la transformation des moeurs. Voir notemment La philosophie dans le boudoir du marquis de Sade.
Aujourd'hui la place de la pornographie sur l'internet est un véritable sujet tabou, dont on commence à peine à mesurer les implications. Voir Mark Dery, Paradise Lust: pornotopia meets the culture wars.
Comme dit mon ami Oscar, on fait des éjaculateurs précoces intellectuels.
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