03 octobre 2006

Faire exploser la tete du prophète (ou pas) ?



Dans certains villages de la région de Valence, on célèbre chaque été depuis 400 ans la fête de los Moros y Cristianos (des Chrétiens et des Maures) en souvenir de la Reconquista. Lors de ces fêtes, la moitié des habitants se déguisent en Maures, avec de grand cimeterres et des turbans, et l'autre moitié en Chrétiens, avec des croix rouges et des armures. Au milieu du cortège il y a la Mahoma, une marionette géante représentant le prophète de l'Islam. La cérémonie culmine avec la prise des remparts par les Chrétiens - les villages sans citadelle se construisent un château en carton pour l'occasion - et le lancer de la Mahoma par-dessus la muraille. Pour couronner le tout, on remplit le turban de la Mahoma de pétards et on lui fait littéralement exploser la tête.

Cette année certains maires ont interdit cette dernière pratique, pour ne pas "blesser certaines sensibilités". Et la polémique a éclaté sur le bien-fondé de cette "censure préventive".

Des traditions locales qui commémorent la victoire des Chrétiens sur les Musulmans et se moquent de l'Islam. Dans ce cas c'est clair, le conflit avec l'Islam fait partie du folklore espagnol. En même temps Zapatero lance à l'ONU le concept d' "alliance des civilisations", justement pour tempérer la fracture entre l'Islam et l'Occident.
De l'autre côté l'Islamisme radiacal ne rate désormais plus une occasion pour dénoncer l'arrogance de l'Occident, veut en finir avec toutes ces "humiliations", et entretient la menace du terrorisme. Si on ajoute qu'en Europe la communauté musulmane est en pleine croissance, on a presque toutes les variables du problème.

Un beau casse-tête, mais il ne faut pas être dupe. C'est en généralisant qu'on se fait peur. Tant qu'il n'y avait que des valenciens dans les villages de Valence, tant mieux si ces pratiques se perpétuaient. Maintenant qu'il y a aussi des familles de Maghrébins, tant mieux si on respecte aussi leur sensibilité.