17 novembre 2006

Barcelona - Via Augusta - avant l'automne




Deux pochoirs, quatre filles, un endroit; juste devant la sortie du ferrocaril de Gracia.

La terrasse est toujours ouverte, mais les feuilles ont commencé à tomber.
- comment ?
- plus au nord c'est déjà l'hiver depuis trois mois ?

Merde alors.

15 novembre 2006

Barcelone, Ramblas de Raval, la veille du Ramadan.

Une avenue pietonne plantée de deux rangées d'arbres. D'un côté, cinq kebabs et un bar brésilien. De l'autre côté, trois kebabs et une pizzeria. Le générique "kebab" inclut les bistros turcs, grecs, pakistanais, syriens et marocains qui sont les uns à côtés des autres.

Nous sommes devant El-Atlas, sandwicherie marocaine. Je suis accompagné par deux marocains de Rabat et une Egyptienne d'Alexandrie. Devant le restaurant, et dedans, il y a que des hommes Marocains. D'ailleurs c'est pour ca qu'on est ici; depuis qu'il a découvert El Atlas, Wadia nous y emmène tous les jours. Moi je commence a en avoir marre des sandwichs à la merguez dans du pain mou, même si on trouve aussi à El Atlas du thé a la mente, du jus d'avocat, toute une variete de sandwich, y compris au foie, mais pas d'alcool.

Depuis quelques jours, les musulmans de mon cours discutaient du Ramadan, en se marrant, genre "on va tous crever", "ca va être trop dur", "on aura trop faim", etc... Youssef se préparait avec courage à se priver d'alcool pendant un mois.

Wadia rentre dans le cafe prendre un thé, et ressort tout de suite après très agité: "Ramadan ! C'est ce soir !". Stupeur de Youssef et Omneya.
"C'est pas vrai ?" il demande en maroccain. "C'est pas vrai ?" ré-enchéri Omneya en arabe. "Mais si le type vient de me dire !" - toujours en arabe. Moi je reconstitue le sens des mots par la situation, mais en fait je comprends pas du tout l'arabe.
"Ils se sont trompés !" - "Ici ? Pas possible, y'a que des marocains qui viennent ici." "Peut-être qu'en Europe ils commmencent plus tôt ?" - "Moi je m'en fous je commence demain" - "On est foutus !" - Merde j'avais prévu que j'allais boire encore ce soir !" - "Oh merde oh merde !" répète Wadia tout excité. - "C'est demain, je suis sûr !" - dit Youssef -" .... j'appelle mon frère." Il prend son portable et parle au téléphone avec son frère en marocain.
"Comment on decide quand ca commence ?", je demande. "Avec la nouvelle lune du mois de ramadan". Je lève la tête et dans le ciel de Barcelone pas de lune. "Il y a pas de lune", je dis. "Mais t'es fou toi, c'est l'imam de la ville qui voie la nouvelle lune, et t'inquiète pas, lui il regarde très bien." "Dès qu'il l'a voit ca commence. C'est pour ça qu'en Egypte ça peut changer d'un ou deux jours, s'il y a des nuages" m'explique Omneya.

Passent deux femmes voilées avec un berceau. Je dis a Omneya: "Va leur demander si c'est vrai." Elle y va, et leur parle en arabe. Puis elle revient: "Elles sont algériennes, pour elles ça commence ce soir. Je vais appelle ma famille en Egypte pour savoir". Elle sort son portable et appelle. Youssef racroche. "On est bien niqués, ça commence aujourd'hui dans toute l'Espagne, et au Maroc pareil". "Je vais avertir les Turques", dit Wadia en rédigeant un sms. Omneya termine sa conversation, et nous annonce: "En Egypte ça commence demain, mais c'est l'Egypte."

"Faut qu'on bouffe !" s'esclame Wadia , Youssef tu veux un sandwich ?" Ils prennent un sandwich dans El Atlas et ressortent, visiblement un peu rassurés. "J'ai demandé ici ils font tout: la Harira, la Chebakkya, la totale. Demain on vient pout l'iftar ! Tu veux venir avec nous ?"

04 novembre 2006

La rue des artistes



Je me promenais au hazard dans mon quartier. J'avais trouvé la porte de la bibliothèque fermée, et je me demandais ce que j'allais bien pouvoir faire. Le long de la rue où je marchais je tombe soudain sur un espace ouvert. Un grand atelier, plein de couleurs, avec une table près de l'entrée. Sur la table du carton, des peincaux, des bombes, de la peinture et un message invitant à participer. Tout content je pose mon sac, je sors un sticker, le colle sur un bout de carton et j'entreprends de faire un petit pochoir. Un des membres de l'atelier arrive et m'explique, en me souhaitant la bienvenue, que c'est la journée porte-ouverte des artistes de Gracia.