31 janvier 2009

Genève - Manifestation contre le WEF - 31/1/09



14 janvier 2009

Online ressources histoire ET 09

A. Histoire neuchâteloise.
B. Memoires d'ici - Jura bernois
C. Collections numériques de la BCU Neuchâtel, dont une étude de R. Darnton sur la société typographique de Neuchâtel.

A' Recueil des articles de R. Darnton parus dans la NY Revue of Books.

13 janvier 2009

Des Neuchâtelois en commerce avec le (nouveau) monde

Charles Daniel de Meuron (1738-1806), par Josef Reinharz, Musée militaire de Colombier.

Charles Daniel de Meuron, commendant d'un régiment suisse au service de la compagnie hollandaise des Indes, ramène à Neuchâtel en 1786 deux esclaves d'Afrique du Sud, qui mourront quelques années plus tard.

Outre être un militaire, successivement au service du roi de France, des gardes suisses, de la compagnie hollendaise des Indes et de la couronne britannique, Charles Daniel de Meuron était un collectionneur passioné d'histoire naturelle. Il possédait un riche cabinet de curiosité qu'il donne en 1795 à la commune de Neuchâtel, ce qui lui vaut, selon les biographies neuchâteloises, son titre de gloire le plus durable puisque sa donation est au départ de trois musées actuels de Neuchâtel, ceux d'histoire naturelle, d'ethnographie et d'histoire.

Henri Salvador - Je ne peux pas travailler

08 janvier 2009

Lluis Llach - L'estaca

06 janvier 2009

Taxinomie reloaded

Herbier de Albrecht Von Haller, exposition au musée historique de Berne, 2008-2009.

A. ETYMOLOGIE

Selon le TLF: 1813 taxonomie « théorie des classifications appliquée au règne végétal » (DE CANDOLLE, Théorie Élém. de la bot., p. 19); A. Science des lois et des principes de la classification des organismes vivants; p. ext., science de la classification. Ces classes logiques, dont la constitution est étudiée par la taxinomie (anglais taxonomy), se manifestent bien dans le domaine des classifications hiérarchisées et systématiques des sciences naturelles (nomenclatures), mais aussi dans le domaine des hiérarchies d'objets spontanément observés et dénommés à l'intérieur d'une culture (folk taxonomies : taxinomies populaires) (A. REY, La Terminol., 1979, p. 35).

Le mot taxinomie est donc postérieur à l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers est une encyclopédie française, éditée de 1751 à 1772 sous la direction de Diderot et D’Alembert. Mais entre "Dictionnaire raisonné" et "Classification hiérarchisée et systématique" on peut lire une filiation directe.

B. TAXINOMIE ET LA DECOUVERTE DE L'AMERIQUE

1. Une lettre de Christophe Colomb

En lisant l'une des premières lettres écrite par Colomb au retour de son premier voyage, et dont l'une des plus anciennes édition imprimée a été publiée à Bâle en 1494, on remarque deux caractéristiques en lien avec la taxinomie. D'une part, la solemnité avec laquelle il attribue des noms aux lieux qu'il découvre, qui constitue en soi une prise de possession.

"To the first of these I gave the name of the blessed Saviour, on whose aid relying I had reached this as well as the other islands. But the Indians call it Guanahany. I also called each one of the others by a new name. For I ordered one island to be called Santa Maria of the Conception, another Fernandina, another Isabella, another Juana, and so on with the rest."

D'autre part, la fascination qu'exercent sur lui les nombreuses espèces végétales qu'il rencontre. Ses descriptions de plantes sont bien plus longues et enthousiastes, en comparaison, que celle sur les indigènes.

2. Un érudit italien et des hommes en cage


A la même époque un autre personnage participe aux prémices de l'histoire de la taxinomie: Pietro Martire d'Anghiera (1457-1526) est un érudit italien employé à la cour des rois d'Espagne. Linguiste, justement, il rédige le premier dictionnaire Latin-Espagnol et la première grammaire espagnole jamais publiée - belle coincidence - en 1492.

Pietro Martire se passionne dès le début pour la découverte de l'Amérique, dont il devient le premier spécialiste - sans jamais faire le voyage - collectant les informations, interrogeant les conquistadors de retour et observant les indiens ramenés par Colomb de son premier voyage.

C'est comme ça que voit le jour le premier vocabulaire de langue indigène, publié en 1511 dans son livre sur le nouveau monde: par la rencontre à la cour des rois d'Espagne d'un linguiste italien avec des indiens des Caraïbes ramenés de force par Colomb.

On notera deux caractéristiques importantes de cette "rencontre": il n'est jamais allé lui-même dans le nouveau monde; il étudie des sujets qui sont en captivité.

Ses œuvres complètes en huit volumes sur le nouveau monde sont publiées entre 1511 et 1530 sous le titre latin de De orbe novo decades octo. Grâce à la BnF, une version en italien de cet ouvrage existe sur internet . L'image de ce post est tirée d'une de ses pages. On peut y lire:

"Delli arbori, piante e herbe che sono nelle dette Indie si isole come terra ferma".

Cela correspond exactement à la définition de la taxinomie: « théorie des classifications appliquée au règne végétal (De Candolle 1813)".

Ce sont les origines d'un schéma de pensée complexe qui, s'il nous renseigne sur les caractéristiques des hommes, des animaux et des plantes, en élaborant des catégories classificatoires, garde selon moi aujourd'hui encore ce rapport originel entre un érudit de cour et des hommes dans une cage.

C. Herboriser en Suisse au XVIIIe: De Saussure et Von Haller et Rousseau


Dans cette lettre d'Horace-Bénédict de Saussure (Genève) à Albrecht von Haller (Bern) du 14. Mai 1771, on peut lire:

"Monsieur,
Ce que vous m'avés fait l'honneur de me dire vous auriés encore des Plantes à chercher aux environs de Lugano m'a déterminé à entreprendre ce Voyage.(...) Faites moi la grace, Monsieur, de me dire ce que vous pensés de ce projet, et de me donner vos directions soit pour les lieux qui méritent une attention particuliére, soit pour les produtions naturelles qu'il convient d'y chercher. (...) J'irai à cheval, mon Domestique à cheval aussi, et un mulet pour le bagage avec un muletier à pied, point d'autre compagnon de Voyage, ainsi je serai parfaitement libre."

Jean-Jacques Rousseau était également passioné de botanique. Il décrit dans le livre 5 des Confessions son séjour à l'île St Pierre sur le lac de Neuchâtel, pendant lequel il consacre entièrement ses journées à herboriser, prêt, comme il le dit, à passer le reste de sa vie à décrire en détail chaque plante de l'île. Une lecture du passage.

Halbou Louis-Michel, Monsiaux Nicolas André, J. J. Rousseau venant d'herboriser, 1797.
© Musée national de l'Éducation - INRP Rouen