Barcelona - Calle de Luis Antuniez - 10/06

On a vraiment cru que ça allait marcher. On était tout près. Mais au dernier moment les salauds nous ont lâché. Et nous voilà à regarder passer la deadline sous notre nez sans que l'on puisse rien faire.

La journée du premier novembre sera funeste. Ca aurait du être le jour où, après 12 mois d'écriture de projet, de recherche de contact, de rédaction de budjet, de téléphone, de prise de tête, notre premier projet allait finalement être déposé en 3 exemplaires dans les mains de l'Institution qui devait le financer. J'avais même réussi à mettre une copie du projet dans les mains du directeur de la fondation, de passage à Barcelone, pour augmenter nos chances.

Ca fait bien chier.

Barcelona - Gracia - 12/10/06

J'ai le conseiller du Ministre de l'économie de Maroc comme professeur, et c'est marrant, il m'énèrve. Il retrousse sa lèvre supérieure quant il parle, prend une espece de moue, précise des concepts, modère des points de vue, et reste très calme.
Il nous parle de la femme au Maroc. Une meilleure gestion de l'eau est fondamentale, il explique. Car c'est à la femme que revient la responsabilité de l'eau potable dans les campagnes. Si le puit est trop loin, elle doit y aller, et après elle n'a plus le temps de se lancer dans d'autres activités productives.
Comme quoi ? Laver le linge, faire à bouffer, ou faire des tapis en poil de chèvre pour une coopérative financée par l'ONU ?
Décidemment c'est pas facile de faire du développement.

Barcelona - Gracia - 11/10/06

Ici à Barcelone, j'habite dans le quartier de Gracia. Situé à flanc de colline, Gracia était à l'origine un village, rattrapé le siècle dernier par la ville. Relativement peu de voitures, des ruelles étroites, des petites places où dorment des punks, et des dizaines de cafés, tout ça à 15 minutes à pied du centre ville. Parmi mes endroits favoris, il y a la place du Diamant, avec son banc-internet, un petit bistro chinois au menu a 5 euros, un cinéma indépendant, et bien sûr le marché couvert. Au marché couvert on trouve tous les produits alimentaires, mais surtout du poisson et du jambon.

Barcelona - Club Apollo - 8/10/06

Hier soir il y avait un concert de Q-Bert au club Apollo. Et si le Hip-Hop n'a rien de méditerranéen, les deux mouvement ont un point en commun. Ce sont des rhizomes. C'est quoi un rhizome ? Un réseau sans début ni fin, sans centre, sans limites ni origine, qui intègre toutes les composantes qui veulent s'y reconnaître et qui évolue avec elles.

Barcelona - Av. Parallel - 6/10/06

Barcelona - Port Vell - 1/10/06

Faire exploser la tete du prophète (ou pas) ?

Dans certains villages de la région de Valence, on célèbre chaque été depuis 400 ans la fête de los Moros y Cristianos (des Chrétiens et des Maures) en souvenir de la Reconquista. Lors de ces fêtes, la moitié des habitants se déguisent en Maures, avec de grand cimeterres et des turbans, et l'autre moitié en Chrétiens, avec des croix rouges et des armures. Au milieu du cortège il y a la Mahoma, une marionette géante représentant le prophète de l'Islam. La cérémonie culmine avec la prise des remparts par les Chrétiens - les villages sans citadelle se construisent un château en carton pour l'occasion - et le lancer de la Mahoma par-dessus la muraille. Pour couronner le tout, on remplit le turban de la Mahoma de pétards et on lui fait littéralement exploser la tête.

Cette année certains maires ont interdit cette dernière pratique, pour ne pas "blesser certaines sensibilités". Et la polémique a éclaté sur le bien-fondé de cette "censure préventive".

Des traditions locales qui commémorent la victoire des Chrétiens sur les Musulmans et se moquent de l'Islam. Dans ce cas c'est clair, le conflit avec l'Islam fait partie du folklore espagnol. En même temps Zapatero lance à l'ONU le concept d' "alliance des civilisations", justement pour tempérer la fracture entre l'Islam et l'Occident.
De l'autre côté l'Islamisme radiacal ne rate désormais plus une occasion pour dénoncer l'arrogance de l'Occident, veut en finir avec toutes ces "humiliations", et entretient la menace du terrorisme. Si on ajoute qu'en Europe la communauté musulmane est en pleine croissance, on a presque toutes les variables du problème.

Un beau casse-tête, mais il ne faut pas être dupe. C'est en généralisant qu'on se fait peur. Tant qu'il n'y avait que des valenciens dans les villages de Valence, tant mieux si ces pratiques se perpétuaient. Maintenant qu'il y a aussi des familles de Maghrébins, tant mieux si on respecte aussi leur sensibilité.