09 mai 2007

Un nouvel espoir pour l'espace méditerranéen?

Dimanche 6 mai, 20h30,

Nicolas Sarkozy se lance sur scène, acclamé comme il se doit tant sa victoire ne se discute pas. Son premier discours en tant que futur président de la République ne manque pas de points intéressants. Notamment sur le matières internationales. Aux côtés de l'Europe, des Etats-Unis et de l'Afrique, Sarko n'oublie pas la Méditerranée :

"Je veux lancer un appel à tous les peuples de la Méditerranée pour leur dire que c'est en Méditerranée que tout se joue, et que nous devons surmonter toutes les haines pour laisser la place à un grand rêve et paix et de civilisation. Je veux leur dire que le temps est venu de bâtir ensemble une Union méditerranéenne qui sera un trait d'union entre l'Europe et l'Afrique."

Après l'échec du processus de Barcelone et de son programme MEDA, l'Europe, à travers l'impulsion du nouveau président français, va-t-elle enfin s'engager et jouer le rôle qui doit être le sien dans la stabilité politique et le développement économique de l'espace méditerranéen?

Nous espérons quoi qu'il en soit que la nouvelle politique de voisinage de l'UE va profiter des bonnes paroles du nouveau pensionnaire de l'Elysée pour enfin atteindre les objectifs fixés il y a déjà 12 ans!

8 Comments:

Blogger Rico said...

Je n'y crois pas une seconde. La seule avancée intéressante possible de Sarko en Méditerranée, mais peu probable, serait de vouloir mettre les pieds dans le conflit Israelo-Palestinien. Pour le reste je ne vois que du tout-à-l'économie, comme depuis 12 ans, et du tout-sécuritaire, notemment en matière d'immigration.

François bienvenue sur ce blog, ça fait bien plaisir d'avoir un nouvel auteur.

Fergu désolé j'ai effacé le post précédent, car incomplet.

09 mai, 2007 22:30  
Anonymous Anonyme said...

Je me demande, au delà du fourre-tout démagogique de dimanche, si cette "union méditerranéenne" dont parle Nicolas Sarkozy n'est pas la préparation d'une élégante pirouette diplomatique pour exclure la Turquie des discussions visant à rejoindre l'UE et l'intégrer à un organisme fantoche. Poudre aux yeux?

09 mai, 2007 23:48  
Blogger Corentin said...

Extraits de la profession de foi du premier tour...

Je veux être le président qui garantit de nouvelles protections
[...] J'agirai pour que l'Europe nous protège dans la mondialisation grâce à des politiques concrètes, en particulier contre les délocalisations. Je réhabiliterai le principe de préférence communautaire, c'est à dire le droit pour l'Europe de protéger ses produits et ses entreprises. Je pense que l'Europe doit avoir des frontières : je m'opposerai à l'entrée de la Turquie. J'ai proposé à nos partenaires de sortir de la crise européenne par un traité simplifié, limité aux questions institutionnelles, afin de pouvoir rapidement fonctionner à nouveau

Extraits de la profession du second tour
[...] ouvrir les frontières à tout le monde sans condition, ou avoir le courage de fixer des limites en fonction de nos capacités d'accueil et aider les pays pauvres à se développer

Si l'on met en relation ces propos avec le discours du 6 mai je crois que le rapprochement que prône Sarko se rapporte plus au maternalisme "gaulliste" de la France en Afrique mais à la sauce libérale.
Il est clair pour moi que les contradictions que l'on peut retrouver entre les différents discours (1er tour, 2nd ou 6 mai) visent systématiquement à séduire respectivement l'extrême-droite, le centre et les sociaux-démocrates/européens.
En attendant la répression commence déjà...

10 mai, 2007 10:38  
Anonymous Anonyme said...

Il est clair que l'ouverture prônée par son discours du 6mai ne peut être qu'économique. Mais l'UE est dans une telle impasse institutionnelle que son mini-traité, s'il se réalise, ne pourra qu'être bénéfique pour l'Europe politique. C'est de toute façon une obligation pour que les différentes politiques de l'UE puissent avoir les effets escomptés. Je pense ici à la nouvelle politique de voisinage, censée être plus coordonnée que Barcelone. Et si la France peut jouer le rôle du leader pour la politique européenne en Afrique et en Méditerranée comme l'Allemagne l'a fait pour l'élargissement à l'Est, ce sera déjà un premier pas fait en direction d'une plus grande stabilité de la région. Je me réjouis en tout cas de voir comment il va se comporter lors du prochain sommet européen qui cloturera la présidence allemande...

Ca fait en tout cas plaisir de garder un contact avec vous à travers ce blog. A bientôt j'espère

François

10 mai, 2007 13:11  
Blogger Rico said...

Je crois me rappeller qu'une autre "proposition" de Sarko pour la Méditerranée était de vendre la technologie nucléaire - celle à usage civil, bien sûr - aux pays méditerranéens "amis" qui la demandent. Et ils sont plus nombreux chaque jour: Egypte, Maroc, Algérie... Petrole contre nucléaire ?

Pour ce qui est du rôle de la France, qui était le leader traditionnel de l'Europe en Méditerranée, ou du moins au Maghreb, elle a perdu depuis 10 ans une partie de son leadership au profit de l'Espagne, surtout, qui est très active au Maroc. Mais la francophonie reste un gros avantage comparatif.

10 mai, 2007 13:27  
Blogger Bou said...

Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

11 mai, 2007 19:36  
Blogger Bou said...

Pardonnez-moi de me faire l'avocat du diable mais fondamentalement en quoi le "tout-à-l'économie" est-il négatif dans le cadre euro-med? (A part bien sûr si les échanges ne rapportent qu'à la France ou à l'Europe)...

Ceci dit, en effet je crains (vu le personnage) qu'il se limite à des problèmatiques concernant strictement l'immigration.
De plus sa position sur la Turquie est franchement inquiétante...

Je ne crois pas non plus au mini-traité... en quoi une proposition faite par la France seule serait mieux acceptée par les Européens que le résultat des années de négociation menée par Giscard pour déboucher sur la constitution morte née...?

11 mai, 2007 19:39  
Blogger Rico said...

Parce que le libre échange ne s'intéresse pas au développement de ces pays, ni du point de vue des conditions de vie, ni du développement humain, ni des conditions de travail, ni de la lutte contre la corruption, ni de la crédibilité des institutions, ni de l'éducation, ni de la lutte contre la pauvreté, ni, ni, ni... Nombreux sont les gens qui croient (encore) que le libre échange apporte "naturellement" le développement. Pas moi.

12 mai, 2007 15:10  

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