30 septembre 2006
28 septembre 2006
Présenter des excuses pour la colonisation
Il y a deux semaines, l'ambassadeur Maximo Pujol, délégué aux affaires méditerranéennes, déclarait dans une conférence que l'Espagne devrait présenter ses excuses au Maroc pour la colonisation.
Présenter des excuses. Au début l'idée m'a plu. En présentant des excuses, l'ancien colonisateur reconnaît officiellement sa part de responsabilité dans l'histoire du pays colonisé. Ca ne veut pas dire qu'il va assumer ses responsabilités - en fournissant une aide financière substancielle ou en proposant la libre circulation des personnes par exemple - mais au moins il les reconnaît.
Je pensais que cette déclaration allait susciter des réactions. Et c'est Jose Maria Asnar, ancien premier ministre espagnol qui m'a donné raison. Lors d'une conférence aux USA, il a déclarait avant-hier que c'est plutôt le Maroc qui devrait présenter ses excuses pour 700 ans d'occupation de l'Espagne entre le VIIIe et le XVIe siècle !
Finalement cette histoire des excuses c'est peut-être pas une si bonne idée.
Présenter des excuses. Au début l'idée m'a plu. En présentant des excuses, l'ancien colonisateur reconnaît officiellement sa part de responsabilité dans l'histoire du pays colonisé. Ca ne veut pas dire qu'il va assumer ses responsabilités - en fournissant une aide financière substancielle ou en proposant la libre circulation des personnes par exemple - mais au moins il les reconnaît.
Je pensais que cette déclaration allait susciter des réactions. Et c'est Jose Maria Asnar, ancien premier ministre espagnol qui m'a donné raison. Lors d'une conférence aux USA, il a déclarait avant-hier que c'est plutôt le Maroc qui devrait présenter ses excuses pour 700 ans d'occupation de l'Espagne entre le VIIIe et le XVIe siècle !
Finalement cette histoire des excuses c'est peut-être pas une si bonne idée.
19 septembre 2006
Un mur et une colonie... en Espagne !
J'entends souvent dire que l'Europe devrait être plus active dans la résolution du conflit au Moyen-Orient. Mais comment le serait-elle alors que des colonies subsistent à l'intérieur de son territoire. Le colonisateur ? Le même qu'en Terre Sainte il y a 70 ans, la Grande Bretagne. Le colonisé ? L'Espagne, ou plutôt le petit bout de rocher au sud de l'Espagne qu'on appelle Gibraltar.
Cédé à l'Anglterre en 1714 suite à la guerre de succession pour la couronne d'Espagne (Traité d'Utrecht), Gibraltar est depuis 1830 une colonie anglaise.
Depuis, les Espagnols ont tout essayé pour reprendre le rocher: échelles et catapultes (XVIIIe), canons et mousquets (XIXe), blocus total et même Commission des Nations Unies pour la Décolonisation (XXe). Rien n'y a fait, le drapeau anglais flotte toujours sur la forteresse.
Aujourd'hui Gibraltar reste une base militaire stratégique où s'arrêtent les sous-marins nucléaires de l'OTAN et s'est recemment reconvertie avec succès en paradis fiscal. 30'000 habitants: 30'000 entreprises enregistrées.
La bonne nouvelle c'est qu'après deux ans de négociations serrées, les deux pays ont signé hier un accord historique : ils se partageront l'usage de l'aéroport.
18 septembre 2006
La nouvelle traite des esclaves
L'Europe accuse les passeurs d'immigrés clandestins de trafficants d'être humains et a réunit une force militaire - la Frontex - pour patrouiller dans ses eaux territoriales. Mais pour faire quoi ? Tirer sur les canots des immigrants ?
Pour les "racompagner" jusque dans les eaux territoriales des pays d'où ils sont partis, et les remettre aux autorités. C'est désormais comme ça que ça se passe entre l'Espagne et le Sénégal, par exemple.
Mais jusqu'à cet été, le Sénégal ne voulait pas qu'on lui ramène ses emmigrés.
Alors qu'à fait l'Espagne ? Elle a payé.
Des millions d'Euros au gouvernement sénégalais, pour qu'il veuille bien reprendre ses emmigrés. Et elle a fait la même chose avec le Maroc, la Mauritanie, la Guinée-Bissau et d'autres encore. De l'argent contre des vies humaines.
Mais pas pour les acheter ! Non, pour les rendre.
Pour les "racompagner" jusque dans les eaux territoriales des pays d'où ils sont partis, et les remettre aux autorités. C'est désormais comme ça que ça se passe entre l'Espagne et le Sénégal, par exemple.
Mais jusqu'à cet été, le Sénégal ne voulait pas qu'on lui ramène ses emmigrés.
Alors qu'à fait l'Espagne ? Elle a payé.
Des millions d'Euros au gouvernement sénégalais, pour qu'il veuille bien reprendre ses emmigrés. Et elle a fait la même chose avec le Maroc, la Mauritanie, la Guinée-Bissau et d'autres encore. De l'argent contre des vies humaines.
Mais pas pour les acheter ! Non, pour les rendre.
12 septembre 2006
Tots soms Català !
Catalunya es una naciò. Inicia en Perpynià y acaba en Valencia.
Tots ablem Català, y sin Català no es ni Europa ni Mediterrania.
Affiches de la manifestation de la gauche nationaliste catalane.
Manifestation pour l'indépendance et le socialisme.
Aujourd'hui la Catalogne fête son statut de région indépendante. Plein de jeunes dans les rues. Des stands d'associations pour la culture catalane et les minorités culturelles. Grand concert à ciel ouvert. Symboles antifascistes. Drapeaux jaunes et rouges. Grande fête.
Tots ablem Català, y sin Català no es ni Europa ni Mediterrania.
Affiches de la manifestation de la gauche nationaliste catalane.
Manifestation pour l'indépendance et le socialisme.
Aujourd'hui la Catalogne fête son statut de région indépendante. Plein de jeunes dans les rues. Des stands d'associations pour la culture catalane et les minorités culturelles. Grand concert à ciel ouvert. Symboles antifascistes. Drapeaux jaunes et rouges. Grande fête.
10 septembre 2006
Lamine et Kinglsey
Les journaux espagnols regorgent d'articles consacrés à l'immigration clandestine. Aujourd'hui El Païs commentait la rencontre des ministres de l'intérieur du Sénégal et de l'Espagne pour régler la crise diplomatique qui fait rage entre les deux pays. En effet l'Espagne a signé des accords de rapatriement forcé avec de nombreux pays africains d'où partent les emmigrés, mais pas avec le Senegal, qui se trouve être le principal pays d'origine des pirogues (cayucos) qui arrivent chaque jour aux Canaries.
- Au moment même ou j'écris une manifestation d'intependantistes catalans passe en criant des slogans et agitant des drapeaux jaune et rouges; demain c'est la fête de l'indépendance -
Et justement la semaine dernière j'ai rencontré dans le train entre Barcelone et Milan un jeune sénégalais qui avait fait la traversée un mois auparavant ! Il était en face de moi dans la cabine, et lorsque le contrôleur lui a demandé ses papiers, il a hoché la tête négativement. Peu après je lui ai demandé si il "était arrivé par la mer ?" Ce à quoi il a répondu par l'affirmative.
Voici ce qu'il m'a raconté: Il s'appelle Lamine, originaire du Sénégal, et il a fait 8 jours de mer sur une pirogue en compagnie de 84 autres personnes. Lorsqu'il sont arrivés sur les plages des Canaries les touristes les ont applaudis. Tous ceux de son voyage sont arrivés vivants; ils étaient parti avec deux sacs de riz, deux sacs de coucous et beaucoup d'eau. Ils buvaient beaucoups. Le huitième jour l'eau était terminée mais il restait un sac entier de riz. Sur le navire ils avaient chanté des chants à la gloire d'Allah. Un tiers des passagers étaient des pêcheurs; ces derniers ne payaient pas le voyage, mais aidaient à la navigation et à la préparation des repas. Il m'a dit que tous les pêcheurs sénégalais partent pour l'Europe.
Une fois aux mains de la police espagnole, il est passé par ce qu'il a appellé la "force 28" Il s'agit d'un camp de détention au Canaries, où il a été bien traité. Après 14 jours il a été tranféré par avion a Madrid, vers au autre camps pour 14 autres jours. Et ensuite on l'a libéré, parce qu'il était sénégalais. Les Ghanéens qui faisaient partie du voyage ont été, eux, mis dans un avion et renvoyés chez eux. (Voilà à quoi servent les accords de collaboration entre l'Espagne et les pays d'Afrique de l'ouest.)
L'autre histoire est celle de Kingsley, un Camérounais qui a fait un autre voyage qui a fait l'objet d'un epoustouflant reportage photo que je vous recommande absolument. (cliquer sur le titre)
- Au moment même ou j'écris une manifestation d'intependantistes catalans passe en criant des slogans et agitant des drapeaux jaune et rouges; demain c'est la fête de l'indépendance -
Et justement la semaine dernière j'ai rencontré dans le train entre Barcelone et Milan un jeune sénégalais qui avait fait la traversée un mois auparavant ! Il était en face de moi dans la cabine, et lorsque le contrôleur lui a demandé ses papiers, il a hoché la tête négativement. Peu après je lui ai demandé si il "était arrivé par la mer ?" Ce à quoi il a répondu par l'affirmative.
Voici ce qu'il m'a raconté: Il s'appelle Lamine, originaire du Sénégal, et il a fait 8 jours de mer sur une pirogue en compagnie de 84 autres personnes. Lorsqu'il sont arrivés sur les plages des Canaries les touristes les ont applaudis. Tous ceux de son voyage sont arrivés vivants; ils étaient parti avec deux sacs de riz, deux sacs de coucous et beaucoup d'eau. Ils buvaient beaucoups. Le huitième jour l'eau était terminée mais il restait un sac entier de riz. Sur le navire ils avaient chanté des chants à la gloire d'Allah. Un tiers des passagers étaient des pêcheurs; ces derniers ne payaient pas le voyage, mais aidaient à la navigation et à la préparation des repas. Il m'a dit que tous les pêcheurs sénégalais partent pour l'Europe.
Une fois aux mains de la police espagnole, il est passé par ce qu'il a appellé la "force 28" Il s'agit d'un camp de détention au Canaries, où il a été bien traité. Après 14 jours il a été tranféré par avion a Madrid, vers au autre camps pour 14 autres jours. Et ensuite on l'a libéré, parce qu'il était sénégalais. Les Ghanéens qui faisaient partie du voyage ont été, eux, mis dans un avion et renvoyés chez eux. (Voilà à quoi servent les accords de collaboration entre l'Espagne et les pays d'Afrique de l'ouest.)
L'autre histoire est celle de Kingsley, un Camérounais qui a fait un autre voyage qui a fait l'objet d'un epoustouflant reportage photo que je vous recommande absolument. (cliquer sur le titre)